La chronique de Laura - Les Misérables, de Ladj Ly - Prix d’Ornano-Valenti #Deauville2019

La chronique de Laura - Les Misérables, de Ladj Ly - Prix d’Ornano-Valenti #Deauville2019

Après avoir remporté le Prix du Jury à Cannes, Ladj Ly reçoit cette fois le Prix D’Ornano-Valenti à Deauville, récompensant un film français. La France des banlieues que montre Ladj Ly dans ce premier long adapté de son court métrage éponyme, est celle dont on connaît l’existence mais à laquelle on préfère ne pas penser. Celle dont on ne parle que lors de violentes émeutes ou échauffourées avec la police, alimentant ainsi les idées reçues et le cercle vicieux de la misère et de la violence. Nos confrères américains sont coutumiers des films dénonçant frontalement la violence policière et les inégalités sociales, mais chez nous cela reste souvent de l’ordre du contexte pour raconter une autre histoire. Chez Ladj Ly, la prise de position est plus subtile, bien qu’évidente. Il suit trois policiers dont un au regard encore neuf sur cette banlieue, ne cherchant pas à excuser leurs actions mais leur donnant la parole, simplement. De l’autre côté, les gamins désœuvrés passent le temps comme ils peuvent, flirtant avec les limites de la légalité et échappant à l’autorité de leurs parents qui, bien souvent, jettent l’éponge. Le constat est là. Le film n’en finit pas de gagner en intensité dans cet inextricable schéma, jusqu’à un climax époustouflant qui laisse le spectateur abasourdi, et déclenche les standings ovations que le film récolte à chaque projection. Un film essentiel, à voir absolument. Festival du Cinéma Américain de Deauville