au 15 novembre 2026 à 23h00
48 Grand’Place
62000, Arras
Palmarès 2025 – Arras Film Festival
Compétition européenne – Prix Atlas
Atlas d’or – Grand Prix du Jury : Solitary d’Eamonn Murphy (Irlande)
Un fermier veuf, une campagne irlandaise qui se referme sur lui, une paranoïa qui monte… Solitary suit la dérive d’un homme qui refuse de lâcher son indépendance dans un monde qu’il ne reconnaît plus.
-
Fiche film & bande-annonce : page officielle sur le site de l’Arras Film Festival
Atlas d’argent – Prix de la mise en scène : Renovation de Gabrielė Urbonaite (Lituanie)
Couple citadin, nouvel appart, chantier interminable : la rénovation de l’immeuble fissure peu à peu le confort de cette génération “tout contrôler” et remet en question leurs certitudes.Arras Film Festival+1
-
Fiche film & informations : fiche Renovation – Arras Film Festival
Mention spéciale du jury : L’Âge mûr de Jean-Benoît Ugeux (Belgique/France)
Un architecte quadragénaire, une histoire d’amour qui s’effrite, et une lente chute intime filmée au scalpel. L’Âge mûr raconte la crise d’un homme qui se découvre moins solide qu’il ne le croyait.
-
Fiche festival : L’Âge mûr sur le site de l’Arras Film Festival
Prix de la presse – SFCC
Prix SFCC de la presse : Made in EU de Stephan Komandarev (Bulgarie/Allemagne/République tchèque)
Dans une usine textile bulgare, une ouvrière devient le “premier cas Covid” de la ville et se retrouve désignée coupable de tout. Le film ausculte les angles morts du “Made in Europe” et le coût humain du capitalisme façon chaine de montage.
Prix du public & Prix Regards Jeunes
Prix du Public : I Swear de Kirk Jones (Royaume-Uni)
Prix Regards Jeunes : I Swear de Kirk Jones (Royaume-Uni)
Biopic écossais sur John Davidson, figure emblématique vivant avec le syndrome de Gilles de la Tourette, I Swear jongle entre douleur, humour et dignité, dans la tradition des grands drames sociaux britanniques. Le public d’Arras comme le jury lycéen ont voté d’une seule voix.
-
Infos film : page officielle chez le distributeur StudioCanal
-
Détails casting & production : fiche sur IMDb
Prix Regards Jeunes (détail)
Le jury “Regards Jeunes”, composé de six lycéens et lycéennes des Hauts-de-France, a donc lui aussi choisi I Swear de Kirk Jones. Une manière de rappeler que les ados savent très bien repérer les films qui parlent de différence… sans les prendre de haut.
ArrasDays – Aide au développement de longs métrages
Côté développement, le festival continue de “planter des graines” pour les films de demain.
Bourse ArrasDays : Kathy Moves de Marie Vernalde (France)
Premier long métrage en préparation, centré sur Kathy, mère déterminée à obtenir enfin la pension alimentaire qui lui est due. Entre charge mentale, précarité et système indifférent, le film suit une héroïne qui refuse de lâcher l’affaire.
Bourse ArrasDays : The Forbidden Fruit d’Urška Djukić (Slovénie)
Deuxième long métrage de la réalisatrice slovène, le projet suit Veronika, enceinte et accusée de sorcellerie, réfugiée dans un monastère chartreux où ses talents de guérisseuse dérangent autant qu’ils fascinent. Une relecture féminine et politique des chasses aux sorcières.
Prix “Coup de cœur au féminin” – Veolia
Prix Coup de cœur au féminin : Qui brille au combat de Joséphine Japy (France)
Premier long métrage de Joséphine Japy derrière la caméra, inspiré de l’histoire de sa sœur atteinte du syndrome de Phelan-McDermid. Qui brille au combat suit une adolescente prise entre l’amour inconditionnel pour sa sœur handicapée et son besoin d’émancipation. Le film a été présenté en Séance spéciale au Festival de Cannes 2025 avant de toucher le jury arrageois.Festival de Cannes+1
-
Présentation officielle : article consacré au film sur le site du Festival de Cannes Festival de Cannes
Léa Drucker, Lucas Belvaux, L’Âme idéale et Vie privée : les temps forts de l’Arras Film Festival 2025
Du 7 au 16 novembre 2025, l’Arras Film Festival a investi la Grand’Place et les salles obscures de la ville. Pendant dix jours, 122 longs métrages, avant-premières et rencontres ont transformé Arras en plateau de tournage à ciel ouvert, avec le cinéma européen en premier rôle et un public fidèle en figuration très active.
Découvertes et résistance : l’esprit de l’Arras Film Festival
Depuis un quart de siècle, le festival organisé par l’association Plan-Séquence s’est affirmé comme l’un des grands rendez-vous d’automne des Hauts-de-France. L’édition 2025, la 26e, a confirmé cette place : une grande fête du cinéma européen, mais aussi un geste de résistance culturelle dans un contexte économique et social sous haute tension.
La ligne reste claire : défendre le cinéma européen, en particulier celui d’Europe centrale et orientale, soutenir la création indépendante, faire circuler les films et accompagner les publics, avec une attention particulière pour la jeunesse. Ce n’est pas un simple empilement de projections, c’est un véritable projet : donner aux films une chance de rencontrer « leur » public, exactement comme un bon directeur de casting trouve le comédien parfait pour un rôle.
Dans cette édition 2025, le festival a maintenu le cap : 10 jours de projections, débats, ciné-concerts, masterclasses, séances jeune public et festival « off » dans d’autres villes de la région. La tempête qui bouscule le secteur culturel n’a pas éteint la lumière de la salle, au contraire : l’Arras Film Festival a défendu plus que jamais l’idée que l’expérience cinéma reste un rituel collectif, à vivre ensemble, loin de la simple consommation de contenus.
Une 26e édition européenne, tournée vers l’Est et la jeunesse
Avec 122 longs métrages sélectionnés en 2025 et un focus dédié à la production polonaise, le festival a renforcé sa réputation de grand rendez-vous du cinéma européen contemporain. Les sections « Découvertes européennes » et « Visions de l’Est » ont proposé des films venus d’Europe centrale et orientale, du Nord et du Sud, souvent inédits en France, parfois encore sans distributeur, mais portés par un bouche-à-oreille de plus en plus solide.
Le programme jeune public et scolaire, très développé, a permis à de nombreux élèves de venir au cinéma en journée, accompagnés par les dispositifs d’éducation à l’image mis en place toute l’année par Plan-Séquence. De la séance familiale aux parcours de spectateur organisés avec l’Université d’Artois, le festival a fait de la salle une salle de classe à sa manière, avec comme bande originale les musiques de films qui restent en tête plus longtemps qu’un contrôle de maths.
Dans cette optique, même les projections de classiques retrouvent un sens très actuel : revoir un grand film sur grand écran, entouré d’autres spectateurs, ce n’est pas de la nostalgie, c’est une manière de revisiter notre histoire commune et de la confronter aux enjeux du présent.
Léa Drucker et Lucas Belvaux, un duo d’honneur
L’édition 2025 a mis en lumière deux invités d’honneur dont les trajectoires dialoguent particulièrement bien avec l’ADN du festival : l’actrice Léa Drucker et le cinéaste Lucas Belvaux.
Léa Drucker a déjà marqué le cinéma français par des rôles intenses dans des œuvres comme Jusqu’à la garde, Le Monde d’hier ou L’Été dernier, mais aussi par ses escapades vers la comédie. En 2025, elle a signé une année particulièrement dense avec Le Mélange des genres de Michel Leclerc, L’Intérêt d’Adam de Laura Wandel ou encore Dossier 137, présenté en avant-première à Arras. Au festival, elle est venue pour une grande rencontre publique, une carte blanche et une sélection de films qui ont jalonné son parcours, l’occasion pour le public d’entendre une vraie « actrice de plateau » parler métier, personnages et direction d’acteurs.
Lucas Belvaux, quant à lui, entretient un lien très particulier avec Arras depuis Pas son genre, tourné sur place et devenu au fil des années un film-référence pour les spectateurs locaux. Réalisateur d’une œuvre profondément humaniste – de sa trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie à La Raison du plus faible, Rapt, Chez nous ou Des hommes – il est revenu en 2025 pour accompagner l’adaptation cinéma de son roman Les Tourmentés et donner une leçon de cinéma à l’amphithéâtre Churchill de l’Université d’Artois. Une masterclass très fréquentée où l’on a parlé mise en scène, direction d’acteurs, économie du cinéma… et aussi de la façon dont une ville peut devenir un personnage à part entière.
À la sortie, certains spectateurs avaient l’air de murmurer mentalement la réplique culte de Some Like It Hot : « Nobody’s perfect ». Sauf qu’ici, la rencontre avec Belvaux touchait quelque chose de très précis : l’idée qu’un cinéma exigeant peut rester accessible, populaire et profondément politique sans perdre son humour ni sa tendresse pour les personnages.
Le bar du village
Au-delà des invités d’honneur, la 26e édition a rassemblé une constellation d’acteurs, actrices et cinéastes qui donnent aujourd’hui le tempo du cinéma français et européen : Jonathan Cohen, Camille Cottin, Mélanie Laurent, Reda Kateb, Sandrine Kiberlain, Pascal Elbé, Rebecca Zlotowski, Alice Winocour, Christophe Barratier, mais aussi Amel Bent ou Gérard Jugnot, figure familière de l’histoire du festival et de la région.
À Arras, pas de montée des marches intimidante : les échanges se font au bar du Village, à la sortie des séances ou dans les couloirs du Megarama Arras et du Casino d’Arras. Ambiance « on tourne en famille », avec parfois la sensation de croiser un plan de film en direct, sur le trottoir d’en face. Rick Blaine, dans Casablanca, dirait sûrement que c’est « le début d’une belle amitié » entre le public arrageois et cette génération d’artistes.
Ouverture avec L’Âme idéale, comédie romantique fantastique
Le vendredi 7 novembre, la 26e édition s’est ouverte au Casino d’Arras avec L’Âme idéale, réalisé par Alice Vial. Ce long métrage français de 1h35 met en scène Jonathan Cohen, Magalie Lépine-Blondeau, Florence Janas, Jean-Christophe Folly ou encore Anne Benoit dans une comédie romantique qui détourne le film de fantômes.
Elsa, héroïne capable de communiquer avec les morts, a pris l’habitude de garder les vivants à distance. L’arrivée d’Oscar bouleverse cet équilibre et donne naissance à une histoire d’amour singulière, drôle et émouvante. L’ouverture d’Arras a permis au public de découvrir le film en avant-première, en présence de la réalisatrice et de Jonathan Cohen, avant sa sortie nationale programmée pour la fin d’année 2025.
Rythmé par un ton à la fois fantastique et très contemporain, le film s’est imposé comme un choix logique pour ouvrir un festival qui aime casser les frontières de genre, naviguer de la comédie populaire à des propositions plus audacieuses. Sur le plan purement émotionnel, la soirée d’ouverture avait quelque chose d’un générique signé Michel Legrand : une mélodie accrocheuse, une orchestration moderne et une promesse de variations tout au long de la semaine.
Clôture avec Vie privée, thriller élégant de Rebecca Zlotowski
Dimanche 16 novembre, le festival s’est refermé avec Vie privée, nouveau long métrage de Rebecca Zlotowski. Ce thriller policier, porté par Jodie Foster dans son premier grand rôle francophone, Daniel Auteuil, Virginie Efira, Mathieu Amalric, Vincent Lacoste et Luàna Bajrami, met en scène Lilian Steiner, psychiatre américaine installée à Paris, persuadée qu’une de ses patientes n’est pas morte par hasard.
Le film, présenté hors compétition à Cannes au printemps 2025, s’est imposé comme un choix de clôture très cinéphile : enquête, ambiances parisiennes, dialogues ciselés et jeu sur les zones grises de l’intime. À Arras, la projection en présence de la réalisatrice a prolongé cette réflexion sur les liens entre vie publique, vie privée et vie secrète, thématique particulièrement en phase avec l’époque.
Dans la salle, la tension du récit alternait avec les rires déclenchés par certaines répliques, façon Cluedo revisité par une autrice qui connaît ses classiques. Un final de festival à la fois ludique et profond, un peu comme si Ennio Morricone composait le thème principal d’un film d’Hitchcock tourné au XXIe siècle.
Avant-premières françaises : libertés, familles et transmission
Une des forces de l’Arras Film Festival 2025 résidait dans la présence de nombreuses avant-premières françaises, souvent accompagnées par les équipes et clairement destinées à aller à la rencontre d’un large public. La radio du cinéma aime rappeler que son rôle n’est pas de « distribuer des notes », mais de donner des repères pour que chaque film trouve les spectateurs qui lui correspondent. Cette sélection illustre parfaitement cette mission.
Des parcours d’artistes et de marginaux assumés : À pied d’œuvre de Valérie Donzelli suit un photographe reconnu qui abandonne le confort de sa carrière pour se consacrer à l’écriture, au risque de la précarité. Un récit très contemporain sur le prix de la liberté, idéal pour un public sensible aux questions de reconversion et de pression sociale. L’Affaire Bojarski de Jean-Paul Salomé, inspiré d’un destin réel, s’attache à un maître de la fausse monnaie dans la France de l’après-guerre, portrait d’escroc mais aussi réflexion sur les zones floues de la morale et de la survie.
Les comédies qui bousculent l’Histoire : La Bonne étoile de Pascal Elbé s’empare de la France de 1940 à travers un personnage persuadé que se faire passer pour juif pourrait lui ouvrir la route de la zone libre. Une idée audacieuse qui interroge l’ignorance, les préjugés et la façon dont l’Histoire finit toujours par rattraper ceux qui la prennent à la légère. Ceux qui comptent de Jean-Baptiste Leonetti, avec Sandrine Kiberlain, propose une comédie sentimentale imprévisible, où un homme persuadé d’en avoir fini avec l’amour voit sa vie bouleversée par une femme exubérante et sa famille installée provisoirement dans un hôtel abandonné.
Nature et mémoire : Le Chant des forêts de Vincent Munier invite à un voyage dans les Vosges, en compagnie du réalisateur, de son père et de son fils. Cerfs, oiseaux rares, renards, lynx et Grand Tétras composent un ballet silencieux, avec des images à la fois contemplatives et très accessibles pour un public familial. Une belle porte d’entrée pour les spectateurs qui aiment le cinéma documentaire autant que la balade en forêt dominicale.
Des récits de femmes puissants, du deuil à l’engagement
Plusieurs films présentés en avant-première à Arras 2025 ont mis en avant des personnages féminins complexes, loin des stéréotypes, souvent confrontés à des questions de classe sociale, de handicap ou de mémoire familiale.
La Condition de Jérôme Bonnell s’intéresse à deux femmes qui partagent une même maison sans partager le même statut social : Céleste, employée de maison, et Victoire, épouse d’un notaire. Le film explore avec finesse les relations de dépendance, les attentes liées au genre et les non-dits qui structurent encore beaucoup de foyers. Un récit qui peut toucher autant les cinéphiles férus de drames intimistes que les spectateurs curieux de voir des rapports de classe décrits sans caricature.
Coutures d’Alice Winocour, avec Angelina Jolie, Louis Garrel, Vincent Lindon et Garance Marillier, utilise le décor de la Fashion Week parisienne comme toile de fond pour raconter la rencontre d’une réalisatrice américaine, d’un mannequin africain et d’une maquilleuse française en quête de nouvelle vie. Derrière les podiums, le film interroge la question du consentement, de la migration, des corps et de l’image. Une proposition forte, idéale pour les spectateurs sensibles aux films où le style et le fond avancent côte à côte.
Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer se présente comme un geste de cinéma très personnel. En adaptant le livre de Clémentine Autain sur sa mère, la cinéaste-actrice se confronte à sa propre histoire et à l’abandon maternel. La séance arrageoise avait tout de la projection à vivre en collectif, avec l’émotion de la salle comme élément du dispositif. Une expérience qui parle particulièrement aux spectateurs sensibles aux récits autobiographiques et aux liens parents-enfants.
Qui brille au combat de Joséphine Japy, première réalisation de l’actrice, met en scène une famille confrontée au handicap sévère de la benjamine, Bertille. Mélanie Laurent incarne la mère dans ce drame inspiré d’une histoire réelle. À Arras, le film s’inscrivait dans une dynamique constructive : montrer le handicap de façon frontale, sans pathos mais sans édulcoration, tout en donnant au public des clés pour comprendre le quotidien des familles concernées.
Mémoire, Histoire et transmission : de Furcy, né libre aux Enfants de la Résistance
2025 a vu se croiser à Arras plusieurs films où la grande Histoire rejoint des trajectoires individuelles très incarnées, souvent à destination d’un public familial.
Furcy, né libre d’Abd Al Malik revient sur le destin de Furcy, homme né libre à La Réunion au début du XIXe siècle mais maintenu en esclavage, qui finit par engager une longue bataille judiciaire pour faire reconnaître son statut. Avec Makita Samba, Romain Duris, Ana Girardot ou Vincent Macaigne, le film donne un visage à un épisode longtemps méconnu de l’histoire française. À Arras, il a fédéré un public large, sensible à la fois au récit historique et au regard contemporain porté sur la question de l’abolition.
Les Enfants de la Résistance de Christophe Barratier, adapté de la bande dessinée à succès, propose une relecture accessible de l’Occupation à travers les actions d’un trio d’adolescents engagés dans la Résistance. Pensé pour la famille, le film réussit à concilier divertissement, pédagogie et émotion. La projection en première mondiale au festival a offert une rampe de lancement idéale en vue de sa sortie en salles, tout en rappelant la place centrale d’Arras dans la mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, plusieurs films de patrimoine et programmations spéciales sont venus compléter ce travail de mémoire, qu’il s’agisse de classiques européens revisités sur grand écran ou de cartes blanches laissées aux invités d’honneur, comme Norma Rae dans le parcours choisi par Léa Drucker.
Familles recomposées, ados en crise et jeunesse en mouvement
Dans une édition 2025 placée sous le signe de la jeunesse, de nombreux films ont choisi comme point de départ la cellule familiale. C’est le cas de Les Enfants vont bien de Nathan Ambrosioni, déjà récompensé au Festival d’Angoulême avant son passage par Arras. Camille Cottin, Monia Chokri et Juliette Armanet y partagent l’affiche d’un drame intime, teinté de thriller, centré sur une femme qui se retrouve à élever les enfants de sa sœur après une disparition inexpliquée.
Autre film remarqué, Ma frère de Lise Akoka et Romane Guéret, suit deux jeunes animatrices en colonie de vacances, interprétées par de jeunes actrices très justes, confrontées aux enfants dont elles ont la charge et à leurs propres doutes sur l’avenir. On retrouve ici ce que le festival aime particulièrement : des films où l’on rit beaucoup sans perdre la gravité des sujets abordés, un peu comme une chanson de générique de fin qui reste en tête longtemps après la projection.
Les sports et la jeunesse se croisent aussi dans Une fille en or de Jean-Luc Gaget, autour d’une lycéenne footballeuse star de son équipe, face à la montée en puissance de ses responsabilités et aux limites de son environnement social. De quoi parler autant aux amateurs de sport qu’aux spectateurs sensibles aux récits d’émancipation.
Des lieux de cinéma au cœur de la ville
Le festival 2025 s’est déployé sur plusieurs sites : le Megarama Arras (48 Grand’Place), le Casino (3 rue Emile-Legrelle), la Chapelle du Conservatoire et des salles partenaires de la région. L’Université d’Artois a accueilli la leçon de cinéma de Lucas Belvaux à l’amphithéâtre Churchill, renforçant encore le lien du festival avec le monde universitaire et les publics étudiants.
L’atmosphère générale de cette 26e édition tenait d’une partition très orchestrée : la Grand’Place comme décor principal, le Megarama comme vaisseau amiral, le Casino comme salle de gala et le Village du festival pour les rencontres informelles. Comme dans un bon film choral, les trajectoires des spectateurs, des équipes et des bénévoles se croisaient d’une salle à l’autre, avec pour seul point commun une envie simple : voir des films, en parler, y revenir.
Et maintenant, générique de fin… en attendant le prochain clap
Alors que la 26e édition vient de s’achever, l’Arras Film Festival confirme sa place particulière dans la cartographie des festivals de cinéma : suffisamment important pour accueillir des avant-premières majeures et des invités de premier plan, suffisamment chaleureux pour que le public s’y sente chez lui. La phrase culte « Houston, we have a problem » n’a pas vraiment sa place ici : l’enjeu n’est pas la panne, mais la façon dont ce rendez-vous continue à accompagner le cinéma européen dans une période où l’économie, les usages et les plateformes redessinent le paysage.
Ce qui reste de cette édition 2025, ce sont des images, des voix, des musiques, des débats, des signatures sur des affiches, des collégiens qui racontent leur première séance en VO, des étudiants qui découvrent une cinématographie d’Europe de l’Est, des familles qui sortent d’un film historique avec des questions plein la tête. Comme dirait un certain personnage de science-fiction, « the future is not set ». À Arras, il continue toutefois de s’écrire en salles, lumière éteinte, projecteur allumé, écran plein cadre.
Arras Film Festival 2025, festival de cinéma Arras, cinéma européen, Léa Drucker, Lucas Belvaux, L’Âme idéale, Vie privée, Les Enfants de la Résistance, Furcy né libre, Les Enfants vont bien, Visions de l’Est, Plan-Séquence, Megarama Arras, Casino d’Arras, Université d’Artois.
Contact festival (Association Plan-Séquence / Arras Film Festival) :
-
Adresse postale : Arras Film Festival – 61 Grand’Place, 62000 Arras, France
-
Téléphone : +33 (0)3 21 59 56 30
-
E-mail général : info@arrasfilmfestival.com