Quand les souvenirs font le plein : "Sur la route de papa"

11 mai 2025
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En salles le 18 juin 2025, Sur la route de papa est une comédie familiale qui privilégie l'émotion à l'humour. Co-réalisé par Nabil Aitakkaouali et Olivier Dacourt  (ancien joueur de football international français également producteur) le film met en scène Redouane Bougheraba dans la peau de Kamel, un architecte un peu trop pressé par la réussite, rattrapé par les souvenirs d’enfance et les liens familiaux. Nous les avons rencontré tous les trois sur la route des avant-premières.. #interview


Un business man sur la route du Bled

Kamel, ambitieux et débordé, est prêt à conclure une affaire juteuse lorsque sa mère (Farida Ouchani) l'oblige à tout plaquer pour prendre la route du Maroc avec elle. À bord de la vieille Renault 21 familiale — fidèle vestige des départs en vacances avec son père — commence alors un périple long, chaotique, parfois hilarant, souvent bouleversant. Un voyage qui va le forcer à se reconnecter à ce qu’il avait enfoui : ses racines, ses émotions, sa famille.

"Le plus beau voyage, c’est d’être ensemble", dit une des phrases phares du film — et tout y est. Car ce road trip devient vite une thérapie, un retour aux sources salvateur, au fil des souvenirs, des rancunes et des révélations qui émergent dans la promiscuité de l’habitacle.


Un film ancré dans le réel

Pour Nabil Aitakkaouali, co-réalisateur passé par les quartiers populaires de Brive, ce projet est profondément personnel. Fils d’ouvrier marocain et de mère au foyer, il a grandi avec “la faim de réussir” transmise par ses parents. Ce film, il le dit, est un devoir de mémoire, une façon de raconter ces voyages estivaux qui ont marqué des millions de familles issues de l’immigration, mais aussi de parler d'ascension sociale et de fierté retrouvée.

Le scénario, co-écrit avec Redouane Bougheraba, mêle habilement comédie et introspection, et aborde des thèmes universels avec pudeur et humour : le poids des origines, les fractures identitaires, le choc entre les générations.


Un casting populaire et attachant

Autour de Bougheraba, on retrouve Caroline Anglade dans le rôle de sa femme, et Farida Ouchani, lumineuse dans celui de la mère. Deux figures féminines fortes, loin des clichés, qui ancrent le récit dans une réalité sensible et bienveillante.

La richesse du film vient aussi de son regard sur les enfants de couples mixtes, ceux qui cherchent encore leur place entre deux cultures. Sur la route de papa évoque autant le Maroc que le Portugal, Yougoslavie et autres pays d'origines, et c’est toute la force du film : il réveille des souvenirs communs, bien au-delà des frontières.


Humour, souvenirs et chansons qui résonnent

La bande originale fait la part belle aux émotions, avec des chansons puissantes qui accompagnent les moments-clés du voyage. Car la musique, ici, n’est pas un simple habillage : elle porte la mémoire, comme un goût ou une odeur peut raviver une époque oubliée.

Dès la sortie de la bande-annonce, les réactions n’ont pas tardé : des jeunes, des parents, des enfants de l’immigration — mais pas seulement — reconnaissent leur histoire. "J’ai vécu ça !", lit-on souvent. C’est peut-être ça, la réussite du film : parler à tous à travers une histoire intime.


Un film de famille, pour toutes les familles

Drôle, tendre, parfois nostalgique, Sur la route de papa n’est pas juste un road movie — c’est un miroir tendu à toute une génération. Celle qui a grandi entre deux cultures, celle qui a appris à faire la paix avec ses parents… et parfois avec elle-même.

Rendez-vous en salles le 18 juin. Y a que les routes qui sont belles, et peu importe où elles nous mènent