Présenté en Séance Spéciale au Festival de Cannes 2025, Bono: Stories of Surrender, réalisé par Andrew Dominik, est bien plus qu’un documentaire musical. C’est une confession scénique, intime et bouleversante, où l’icône de U2 livre avec humour, gravité et émotion les étapes marquantes de sa vie. “Hypocrites do the right thing… at least some of the time” (Les hypocrites font ce qu’il faut… au moins une partie du temps), avoue-t-il, lucide et vulnérable.
Une confession théâtrale et musicale
Tourné au Beacon Theatre de New York en 2023, ce film hybride mêle performance scénique, souvenirs autobiographiques et morceaux revisités du répertoire de U2. À travers des anecdotes souvent drôles, parfois poignantes, Bono raconte son parcours de fils, de mari, de père, de militant et d'artiste. Il évoque son adolescence dans une Irlande divisée, sa foi tourmentée, la naissance de "Sunday Bloody Sunday", ou encore sa relation conflictuelle avec son père, disparu en 2001.
À la fois acteur et narrateur, Bono met en scène ses souvenirs avec une sincérité désarmante : sa première conversation avec Luciano Pavarotti, “He wants me to write him a song. Now, who's that fing ages?”* (Il veut que je lui écrive une chanson. Maintenant, c’est qui ce f*ing génie ?), son admiration pour la princesse Diana, et sa quête spirituelle, toujours en tension entre Jésus et Joey Ramone.
La musique comme exutoire et engagement
Chaque chanson interprétée résonne comme un écho aux événements évoqués. De "I Still Haven’t Found What I’m Looking For" (Je n’ai toujours pas trouvé ce que je cherche) à "Desire" (Désir), en passant par "Beautiful Day" (Une belle journée) ou "With or Without You" (Avec ou sans toi), les morceaux prennent un sens nouveau dans leur forme dépouillée, accompagnée au violoncelle et à la harpe.
Bono parle aussi de ses engagements pour la justice sociale : “Poverty is not natural. It is man made and can be overcome.” (La pauvreté n’est pas naturelle. Elle est fabriquée par l’homme et peut être surmontée.)
Il évoque son combat contre la dette africaine, les coulisses de Live Aid, et ses rencontres avec les puissants de ce monde, qu’il affronte avec une ironie lucide : “Am I hypocrite? Yeah. But not on this front.” (Suis-je hypocrite ? Oui. Mais pas sur ce point.)
Un portrait sincère et émouvant
La force du film réside dans sa capacité à mêler le grand et l’intime, l’universel et le personnel. On assiste à une véritable catharsis où Bono, loin de l’icône intouchable, se montre fragile, faillible, humain. Sa voix, qu’il croit avoir héritée de son père disparu, semble lui permettre enfin de se raconter : “Surrender does not come easy to me... but this music is how I practise that.” (Se livrer n’est pas naturel pour moi… mais cette musique est ma façon de m’y exercer.)
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Titre : Bono: Stories of Surrender
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Réalisateur : Andrew Dominik
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Durée : 86 minutes
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Production : Apple Original Films
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Disponible sur : Apple TV+ à partir du 30 mai 2025
Un film à ne pas manquer pour tout cinéphile, amateur de musique ou simplement curieux de découvrir l’homme derrière les lunettes teintées.
Et puis je pose cette info ici: Le groupe U2 fêtera ses 50 ans de carrière l'année prochaine et s'est remis à l'écriture d'un nouvel album..
Patrice Caillet
La radio du cinéma